A quel prix vendre ses prods ?
9/10/2025



Comment fixer le bon prix pour vendre ses beats ?
Vendre ses compositions, ce n’est pas seulement une question de talent : c’est aussi une affaire de stratégie. Beaucoup de beatmakers débutants se lancent sans repères et proposent leurs productions à des tarifs très bas, par peur de faire fuir les artistes. D’autres, à l’inverse, surestiment leur travail et peinent à convaincre. Résultat : des ventes incertaines, une perte de crédibilité… et parfois l’abandon du projet artistique.
Pourtant, chaque prod que vous créez a une valeur. Elle est le fruit de votre temps, de votre expérience, de votre oreille, et de votre sensibilité. Apprendre à fixer le bon prix pour vos beats, c’est affirmer votre positionnement, attirer les bons clients, et construire une carrière solide dans le beatmaking.
Dans ce guide, nous vous donnons les clés pour :
- comprendre les différents types de licences (MP3, WAV, STEMS, exclusives) et leurs usages
- estimer la valeur réelle de votre travail
- éviter les erreurs courantes de pricing
- adapter vos tarifs à votre public cible
- choisir les bons canaux de distribution selon vos objectifs
Que vous vendiez sur BeatStars, Airbit ou via vos propres réseaux, ce contenu vous aidera à mieux vous positionner dans un marché de plus en plus concurrentiel. Vous êtes beatmaker : il est temps que vos prix le reflètent.
La composition, un art à valoriser
Une instrumentale réussie, c’est une émotion capturée à un instant donné. Comme un tableau, une production musicale peut être précurseur, inimitable… et n’aurait jamais existé si vous ne l’aviez pas créée.
Même si elle peut prendre peu de temps à faire pour un compositeur expérimenté, sa valeur ne se mesure pas au chronomètre. Ce sont des années d’apprentissage de vos logiciels (FL Studio, Ableton, etc.), de pratique, d’écoute et d'inspiration qui rendent ce travail précieux.
Beaucoup de producteurs débutants fixent leurs prix au hasard. Trop bas, vous perdez en crédibilité. Trop haut, vous faites fuir les artistes.
Il y a encore quelques années, produire coûtait cher. Aujourd’hui, le matériel est plus accessible, la concurrence a explosé. Face à la saturation de l’offre, certains vendent leurs prods à 10 €… ce qui dévalorise l’ensemble du marché. Même en pack, évitez de casser les prix : cela nuit à la profession. Même si les prix varient énormément en fonction de l’artiste, de son label, de l’expérience du compositeur, et de sa capacité à négocier, on peut considérer qu’un minimum raisonnable pour un travail de qualité au format wav est de 50 €.
Ce qui compte vraiment :
- Votre portfolio et l’expérience : plus votre catalogue est riche, plus vos prix peuvent grimper
- La qualité et surtout l’originalité de la prod.
- Le contexte de diffusion : Une instrumentale destinée à une publicité télévisée ou à un single d’artiste connu aura une valeur bien plus élevée que sur un simple projet amateur.
- La valeur ajoutée apportée par le beatmaker justifie aussi une tarification plus importante : proposer en complément du mixage, du mastering ou encore une topline permet de se démarquer et d’augmenter significativement le prix final. Ne vous limitez pas dans votre création !
Les différents moyens de vendre
Aujourd’hui, un beatmaker à plusieurs moyens de vendre ses instrumentales et il est important de choisir celle ou celles qui correspondent le mieux au public cible.
Il y a tout d’abord des plateformes spécialisées comme Beatstars ou Airbit : ce sont des marketplaces conçues pour les beatmakers. Vous pouvez y créer votre page, définir les prix, proposer plusieurs types de licences (leasing, exclusif, etc.) et toucher une audience internationale. L’avantage, c’est que tout est automatisé : le client peut acheter la prod en quelques clics. Bien qu’efficace pour vendre du volume, il y est compliqué de toucher des artistes établis ou des entreprises.
Le démarchage par mail, les réseaux sociaux ou l’opportunité de travailler directement avec un artiste en studio sont les principaux moyens de placer sa prod auprès d’artistes majeurs. N’hésitez surtout pas à partager votre travail sur les réseaux, à contacter les artistes par message privé et par mail : même si vous êtes le meilleur beatmaker, vous resterez inconnu si vous ne partagez pas votre musique.
Une autre stratégie fortement utilisée par les beatmakers consiste à collaborer avec d’autres producteurs en envoyant des loops. Il n’est pas rare que des compositeurs déjà connectés aux gros artistes demandent des loops, ce qui constitue une belle opportunité pour les beatmakers plus petits de toucher ces artistes. Si un autre beatmaker utilise la boucle pour créer une prod, vous partagez ensuite les crédits et les revenus liés au placement.
C’est aussi l’opportunité de développer son réseau, d’apprendre de nouvelles méthodes de travail et de toucher une audience plus large. Nous disposons d’un serveur Discord où les artistes échangent entre eux afin de collaborer : vous pouvez le rejoindre via ce lien.
Enfin, un moyen efficace de placer est de travailler avec un label ou un éditeur. Quand tu es signé, ton label ou ton éditeur se charge de présenter tes prods aux artistes, d’organiser des sessions studio et de négocier les placements pour toi.
L’avantage, c’est que vous bénéficiez de leur réseau, de leur crédibilité et parfois même de leur avance financière. L’inconvénient, c’est de partager forcément une partie des revenus et l’obligation de respecter les conditions du contrat. Mais pour un beatmaker qui veut passer à l’étape supérieure et viser des placements plus importants, c’est une option solide.
🚀 Astuce : offrir un beat à un artiste prometteur peut booster votre réseau et déboucher sur des collaborations fructueuses.
Quelle grille tarifaire selon votre profil ?
Tout d’abord, la licence détermine ce que le client peut faire avec le beat. Plus elle offre de libertés, plus le prix augmente. Il est difficile de faire une moyenne car cela dépend de la notoriété du beatmaker, de qui est l’artiste concerné, du pays etc…
Cependant les statistiques récoltées sur les marketplaces permettent de donner une fourchette indicative en France pour mieux vous positionner :
- MP3 (usage basique, qualité moindre) : 25 - 60 €
- WAV (meilleure qualité audio, recommandé pour les artistes) : 50 - 150 €
- STEMS (fichiers séparés, plus de flexibilité pour le mix) : 100 - 300 €
- EXCLU (la prod est vendu uniquement à un artiste et ne peut plus être proposé à d’autres) : 200 - 1000 € voir plus selon le producteur et l’artiste.
💡 Conseil : privilégiez la vente en WAV, évitez le MP3 qui nuit à la qualité de votre audio.
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Conclusion : trouver le bon équilibre
Fixer le prix de ses prods, c’est une démarche stratégique. Ne sous-estimez pas votre travail. Tenez compte de votre expérience, de la qualité du beat, de son usage, et adaptez vos tarifs selon votre évolution. Testez vos prix sur des plateformes comme BeatStars, Airbit ou votre propre site. Analysez les retours, et ajustez.
Surtout, il est indispensable de déclarer votre œuvre à la SACEM pour percevoir vos droits d’auteurs : ****une instrumentale vendue 50 € peut générer bien plus si les pourcentages sont correctement négociés, d’où l’importance de faire valoir vos droits.
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